DE FORTES DISPARITÉS TERRITORIALES DANS LA RÉPARTITION DES CONTRACTUELS
Le dossier du dernier rapport annuel sur l’état de la fonction publique revient notamment sur la répartition des contractuels. Ceux-ci sont particulièrement présents dans certains territoires ultramarins et dans le Nord-ouest de la métropole. Le signe, parfois, d’un déficit d’attractivité des emplois pour les fonctionnaires.
Quelle est la répartition territoriale des emplois publics ? C’est le thème du dossier de l’édition 2021 du rapport annuel sur l’état de la fonction publique, qui sera présenté aux représentants du personnel et des employeurs le 19 octobre. Un dossier qu’Acteurs publics s’est procuré et qui revient notamment sur un sujet peu abordé : la répartition territoriale des agents contractuels, qui représentent aujourd’hui plus d’un emploi public sur 5.
“Sans que ce soit systématique, une part élevée du recours aux contractuels et autres statuts* peut être le signe d’un déficit d’attractivité des emplois pour les fonctionnaires”, explique en effet le rapport de la direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP).
Surreprésentation dans l’Ouest
Tous versants confondus, la présence des contractuels et autres statuts est particulièrement forte dans 2 territoires ultramarins : La Réunion et la Guyane, où ils occupent respectivement 40 et 35 % des postes d’agents publics civils présents dans ces territoires (hors contrats aidés).
En métropole, les contractuels sont particulièrement présents dans le quart nord-ouest, notamment dans tous les départements bretons (Finistère, Côtes-d’Armor, Morbihan et Ille-et-Vilaine), ainsi que dans certains départements des Pays de la Loire (Vendée, Maine-et-Loire, Mayenne). La part des contractuels oscille ainsi entre 30 et 35 % dans ces départements. Dans les autres départements métropolitains, la part des contractuels est de 20 à 30 %. Seule la Corse s’illustre par un taux inférieur à 20 %.
Poids de l’État
Cette forte présence de contractuels et autres statuts dans l’Ouest de la France “est principalement le fait de la fonction publique d’État”, indique le rapport. Pour ce seul versant, la part des contractuels dépasse en effet les 35 % dans ces départements. Idem en Ardèche, en Lozère et en Haute-Loire. Outre le poids de l’éducation nationale, c’est la défense qui est notamment à l’origine de cette surreprésentation des contractuels, particulièrement en Bretagne, où le ministère des Armées est fortement implanté.
S’agissant des deux autres versants, la concentration de contractuels est plus disparate territorialement. Pour la fonction publique territoriale, leur part est ainsi supérieure à 30 % dans les Hautes-Alpes, dans les Yvelines, dans le Jura, dans la Meuse, en Guyane et dans l’Aisne. Ils sont même majoritaires à La Réunion (54 %). Concernant l’hospitalière, la part des contractuels dépasse les 35 % en Guyane, à La Réunion, dans la Loire, l’Isère, les Alpes-Maritimes, la Manche, la Vienne et le Lot.
* Principalement les ouvriers d’État et les enseignants des établissements privés sous contrat dans la fonction publique de l’État, les assistants maternels et familiaux dans la fonction publique territoriale et les médecins dans la fonction publique hospitalière.