YANNICK JADOT VEUT DÉGELER LE POINT D’INDICE DE LA FONCTION PUBLIQUE
“Il y a un enjeu majeur sur le pouvoir d’achat”, a déclaré, vendredi 17 décembre, le candidat écologiste à la présidentielle. L’occasion pour son équipe de campagne de pointer l’absence de revalorisation générale dans la fonction publique depuis le début du quinquennat Macron.
“Notre objectif, c’est d’avoir un travail soutenable et enviable où l’on s’accomplit et s’épanouit, où l’on est payé dignement”, a déclaré, vendredi 17 décembre, le candidat écologiste à la présidentielle, Yannick Jadot, lors de la présentation d’une partie de son programme en matière de travail.
Outre l’augmentation de 125 euros du Smic, son programme contient une disposition phare pour la fonction publique : le dégel de la valeur du point d’indice. Un point d’indice qui, pour rappel, est gelé depuis 2018, après deux hausses successives sous François Hollande (+ 0,6 % en juillet 2016 et + 0,6 % en janvier 2017). Le candidat d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) n’a pas détaillé pour autant le montant prévu pour cette revalorisation s’il venait à être élu président de la République.
“Répartir équitablement les fruits du travail est un élément très fort de la justice sociale, or nous n’avons pas connu de réelles augmentations générales, le pouvoir d’achat est en berne, y compris dans la fonction publique”, a développé, lors d’une conférence de presse, la sénatrice Sophie Taillé-Polina, coordinatrice du programme de Yannick Jadot.
Préalable à un dialogue social “concret et respectueux”
Cette représentante a donc surtout profité de son intervention pour pointer l’absence de revalorisation générale dans la fonction publique depuis le début du quinquennat. Tendance dont la ministre de la Transformation et de la Fonction publique, Amélie de Montchalin, vient de confirmer qu’elle se poursuivrait, ce que les syndicats ont de nouveau déploré.
“Toutes les conditions ne semblent pas réunies pour une réévaluation immédiate du point d’indice”, a en effet annoncé la ministre, le 9 décembre, à l’issue d’une réunion tendue avec les syndicats. Une rencontre au cours de laquelle elle a toutefois promis de nouvelles mesures ciblées pour les plus bas salaires de la fonction publique et où elle a remis en avant la Conférence sur les perspectives salariales de la fonction publique. Le tout en souhaitant la tenue d’une négociation salariale en 2022.
Pour Sophie Taillé-Polina, toutefois, “on ne peut pas partir dans des discussions et dans la reconstruction d’un dialogue social concret et respectueux en commençant des discussions génériques sur la situation de la fonction publique en disant : « de toute manière, il y aura zéro sur le point d’indice »”.
“Bien sûr, les négociations ne doivent pas être uniquement, dans la fonction publique, sur le salaire, elles doivent aussi porter sur la manière de faire en sorte que le service public soit de retour dans notre pays avec des moyens, des postes et la lutte contre la précarité, a poursuivi la sénatrice. Mais on ne peut pas considérer que le dialogue social puisse aller de l’avant si on ne met pas sur la table la question des salaires et des rémunérations.”
par Bastien Scordia
20 décembre 2021
acteurspublics.fr
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