RENFORCEMENT DU TÉLÉTRAVAIL EN VUE DANS LA FONCTION PUBLIQUE
Particulièrement critiquée par les syndicats, l’instauration d’un passe sanitaire au travail pour les agents publics ne figurera pas dans le nouveau projet de loi que va présenter le gouvernement. Elle pourrait toutefois revenir par voie d’amendement. D’ici là, un nouveau coup de pression est mis sur les employeurs publics pour développer le recours au télétravail.
L’absence de “consensus”, et notamment l’opposition ferme des syndicats de la fonction publique, a-t-elle eu raison du passe sanitaire au travail ? Pour le moment peut-être… Le gouvernement Castex a en effet annoncé, mardi 21 décembre, que cette mesure ne figurerait pas dans le projet de loi transformant le passe sanitaire en passe vaccinal, présenté en Conseil des ministres lundi 27 décembre. L’exécutif laissera néanmoins la main aux parlementaires pour déposer éventuellement un amendement en ce sens.
Face à la propagation du variant Omicron et dans l’attente de l’examen du texte, qui débutera mercredi 29 décembre en commission à l’Assemblée nationale, il est d’ores et déjà acté que le télétravail sera amené à prendre de l’ampleur après les fêtes, tant dans le secteur privé que dans la fonction publique.
Lors d’un échange avec les syndicats, ce même 21 décembre, la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Amélie de Montchalin, a ainsi déclaré vouloir mettre une “pression maximale” sur les employeurs publics pour déployer le télétravail au sein de leurs services. Objectifs affichés à cette occasion par la ministre, selon les remontées syndicales : avoir le maximum d’agents travaillant la moitié du temps en présentiel et l’autre moitié en distanciel. Le tout, toujours, avec comme cible 3 jours de télétravail par semaine.
Réticences hiérarchiques
Début décembre, face à la cinquième vague de Covid-19, le gouvernement avait déjà incité les employeurs publics à accorder 3 jours de télétravail hebdomadaires à leurs agents. Il “convient de faire tout l’usage possible des stipulations” de l’accord de juillet dernier sur le télétravail dans la fonction publique, avait ensuite expliqué la direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP). Un accord qui mettait l’accent sur la règle (déjà existante dans les textes) d’une quotité maximum de 3 jours de télétravail hebdomadaire sur la base du volontariat.
Reste encore à faire connaître les stipulations de cet accord qui, selon la ministre, n’est pas encore suffisamment mis en œuvre et négocié localement. À titre d’exemple, un agent public sur 2 ne connaît pas l’existence de cet accord, indiquait le deuxième baromètre Wimi-Ipsos du travail ouvert, publié le 14 décembre. Encore faut-il aussi convaincre les employeurs publics d’accorder le télétravail à leurs agents, certains d’entre eux indiquant recevoir une opposition de leur hiérarchie selon les remontées des syndicats.
Au plus fort de la crise, en 2020, le gouvernement s’était déjà agacé de la tendance des managers publics à traîner des pieds pour mettre en œuvre le télétravail dans leurs services. C’est la conséquence de réticences de certains chefs de service et, plus largement, d’un “problème de culture managériale”, indiquait alors le ministère de la Transformation et de la Fonction publiques, en appelant à mettre encore un peu plus la pression sur ces managers et en les rappelant à leurs “responsabilités”. Bis repetita.