C’est une façon de mettre en œuvre, autrement, le principe de solidarité internationale cher à FO. C’est un engagement fort pour notre organisation engagée, sans concession, pour la paix et la justice sociale
, a appuyé Marjorie Alexandre, secrétaire confédérale FO au secteur International, Europe et Migrations. Aux côtés de ses homologues des sept autres syndicats français, la militante FO a détaillé les raisons qui ont poussé la confédération à prendre part au convoi intersyndical français pour l’Ukraine. Une initiative que l’ensemble des huit organisations ont présentée, le 19 avril, à l’occasion d’une conférence de presse.
Cette initiative permettra d’apporter une solidarité très concrète aux confédérations ukrainiennes KVPU et FPU, en leur fournissant le matériel dont elles ont besoin pour les structures d’hébergement qu’elles gèrent et qui accueillent les personnes ayant fui leur domicile en raison de la guerre. Plus de 7,1 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur de l’Ukraine depuis l’invasion du pays par l’armée russe, selon le dernier rapport de l’organisation internationale pour les migrations (OIM).
Une demande interne pour une démarche coordonnée
Ce n’est pas la seule ni la première initiative de FO, pleinement mobilisée depuis le déclenchement de la guerre le 24 février. La confédération a été aussitôt en soutien des travailleurs, des syndicats, du peuple ukrainien ainsi que de tous ceux, en Biélorussie et en Russie, qui rejettent cette guerre
, a souligné Marjorie Alexandre. On peut rappeler les multiples condamnations par FO de l’acte de guerre que constitue l’agression militaire de l’Ukraine. On peut rappeler sa proposition, dès le 24 février au soir, d’un communiqué commun avec les quatre confédérations, ses interventions au niveau européen dans le cadre de la Présidence française de l’Union européenne, ses appels au mouvement syndical international pour qu’il œuvre solidairement au retour de la paix. On peut rappeler encore sa participation active aux réunions organisées par la CSI, notamment avec les syndicats en Ukraine contactés en visio-conférence, ou le soutien apporté au fonds de solidarité créé par la CSI, pour aider l’action humanitaire des confédérations syndicales en Ukraine et de celles des pays voisins accueillant les réfugiés.
Sans compter les nombreuses initiatives de terrain dans les entreprises, dont les militants FO sont partie prenante, via les comités sociaux et économiques ou les comités d’entreprise européens. Plusieurs fédérations FO sont également en contact direct avec leurs homologues en Ukraine et parfois de façon très concrète. A l’exemple de la FSMI FO qui a proposé, via l’action sociale du ministère, l’accueil et l’hébergement de réfugiés en centre de vacances.
Au-delà, il existait également une demande des structures locales, départementales et fédérales pour une démarche coordonnée avec les autres syndicats à destination de nos camarades ukrainiens. L’initiative d’un convoi intersyndical français rejoint cette demande partie du terrain. Les revendications étant communes, FO monte à bord
, a précisé la secrétaire confédérale au secteur International. Dans la déclaration commune, les huit syndicats français encourag[ent] [leurs] équipes syndicales, partout où c’est possible, à développer les initiatives de solidarité dans une démarche intersyndicale
.
Départ du convoi intersyndical d’ici fin mai
Alors que l’organisation du convoi intersyndical se précise, FO —comme chaque organisation partie prenante— a lancé auprès de toutes ses structures une collecte de fonds dédiée à l’achat du matériel qui sera acheminé en Ukraine. Toutes les structures le souhaitant sont incitées à participer à cette collecte. Établie par les centrales ukrainiennes, la liste des besoins recouvre, pour l’essentiel, des équipements relevant de la bonne gestion de centres d’accueil et d’hébergement : matériel de literie, de cuisine, matériel électrique (générateurs) ou médical.
Les dons seront acheminés par rail. Le convoi intersyndical, qui pourrait compter jusqu’à 11 wagons et contenir jusqu’à 500 palettes de marchandises, ralliera en dix jours la Pologne, depuis Strasbourg (Bas-Rhin) ou Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne). Son départ est prévu d’ici la fin mai, l’objectif étant d’être le plus rapide possible. A son arrivée, à proximité de la frontière ukrainienne, les colis seront réceptionnés par les centrales ukrainiennes en présence d’une délégation de syndicalistes français.
Appel à la solidarité
Dans le cadre de la solidarité ouvrière, une collecte est en cours auprès des structures FO – qu’elles soient fédérales, départementales ou encore celles des unions locales, des syndicats de base, des adhérents.
Les dons sont à envoyer par virement ou par chèque rapidement à la Confédération en mentionnant avec le mode de paiement qu’il s’agit d’un don pour l’Ukraine.
La somme totale sera ensuite mise au pot commun à toutes les organisations syndicales pour l’achat de matériel.