DU CHANGEMENT DANS LA CONTINUITÉ POUR LA FONCTION PUBLIQUE ET LA RÉFORME DE L’ÉTAT
Macroniste de la première heure, le délégué général de La République en marche (parti rebaptisé Renaissance), Stanislas Guerini, succède à Amélie de Montchalin au poste de ministre de la Transformation et de la Fonction publiques. Avec à la clé, toujours, un ministère de plein exercice. Les chantiers qui attendent le nouveau ministre sont nombreux, notamment sur le pouvoir d’achat des agents publics.
Un changement dans la continuité. La fonction publique et la réforme de l’État disposent toujours d’un ministère de plein exercice dans le gouvernement d’Élisabeth Borne, dont la nomination a été annoncée ce vendredi 20 mai. Le titulaire du poste change néanmoins : c’est en effet l’actuel directeur général de La République en marche (LREM) – parti dont il a annoncé au début du mois le changement de nom en “Renaissance” –, Stanislas Guerini, qui vient d’être nommé ministre de la Transformation et de la Fonction publiques.
Le patron du parti présidentiel succède ainsi à Amélie de Montchalin, qui avait été nommée à ce poste en juillet 2020. Cette dernière a été nommée aujourd’hui ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. Son arrivée au gouvernement, en 2020, pour rappel, avait été marquée par l’émancipation de la Réforme de l’État et de la Fonction publique de la citadelle de Bercy et par la création d’un ministère de plein exercice. Au début du premier quiquennat, les deux attributions avaient été dévolues au ministre de l’Action et des Comptes publics d’alors, Gérald Darmanin.
Macroniste de la première heure
Stanislas Guerini, 40 ans, décroche aujourd’hui son premier poste ministériel. Ancien membre du Parti socialiste et proche de Dominique Strauss-Kahn, il est un macroniste de la première heure puisqu’il participe à la fondation d’En marche ! Élu député de Paris en juin 2017, il est ensuite élu délégué général du mouvement en décembre 2018 pour succéder à Christophe Castaner, après la nomination de ce dernier comme ministre de l’Intérieur.
Stanislas Guerini dispose d’un profil comparable à celui d’Amélie de Montchalin concernant sa formation, puisqu’il est issu de l’École des hautes études commerciales de Paris (HEC), dont il est sorti diplômé en 2006. À la sortie de l’école, il fait un passage au sein du cabinet de conseil en stratégie BIPE (Bureau d’informations et de prévisions économiques), puis crée une entreprise de vente et d’installation de panneaux solaires, dénommée Watt & Home.
Stanislas Guerini quitte ensuite son poste de directeur général au sein de cette entreprise en 2013 pour devenir directeur « Marketing, hygiène et bien-être » puis directeur de l’expérience client au sein de la multinationale Elis, spécialisée dans le domaine du nettoyage et de l’hygiène. Il fait ensuite son entrée à l’Assemblée nationale. Un profil 100 % privé qui retiendra l’attention des barons de la haute fonction publique.
Gros chantiers salariaux
Les chantiers qui attendent le nouveau ministre de la Transformation et de la Fonction publiques sont nombreux, avec en premier lieu la poursuite de l’application de la réforme de la haute fonction publique ou encore les discussions salariales à venir avec les représentants du personnel et des employeurs.
Ses premières semaines à ce poste seront ainsi notamment marquées par la concertation, promise par l’exécutif, sur le dégel de la valeur du point d’indice. Une revalorisation générale dont Emmanuel Macron a fait la promesse durant la campagne présidentielle mais dont la concrétisation déprendra du résultat des élections législatives. L’ampleur de la revalorisation prévue n’est toujours pas connue.
Les syndicats de la fonction publique, en tout cas, attendent beaucoup du nouveau gouvernement. Ils viennent ainsi d’interpeller la nouvelle Première ministre, Élisabeth Borne, pour lui demander une « forte » revalorisation du point d’indice « dans les plus brefs délais ». Stanislas Guerini aura aussi à conduire le large chantier qu’Emmanuel Macron a promis dès cet été sur ce même sujet des rémunérations. Durant la campagne, le chef de l’État avait dit vouloir « rebattre les cartes de l’organisation de la rémunération » dans la fonction publique, avec notamment une « réforme complète » des grilles. Un chantier tout aussi consistant que sensible.