32 % DES AGENTS PUBLICS ONT DÉJÀ ÉTÉ VICTIMES DE HARCÈLEMENT AU TRAVAIL
Le harcèlement au travail est une réalité dans la fonction publique et la majorité des agents regrettent un manque d’implication de l’exécutif en la matière, selon les résultats d’un baromètre réalisé par Ipsos et Qualisocial.
Ce n’est pas une surprise. Au même titre que dans les entreprises privées, le harcèlement au travail existe au sein de la fonction publique. Selon les résultats d’un baromètre réalisé par Ipsos et Qualisocial, spécialiste des risques psychosociaux et de l’amélioration de la qualité de vie au travail, 32 % des agents publics disent avoir été victimes de situations de harcèlement au travail. Un chiffre qui atteint 40 % dans la territoriale, 35 % dans les établissements publics, 28 % dans la fonction publique d’État et 27 % dans l’hospitalière.
D’ailleurs, l’administration ne nie pas le problème. La direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) a publié des fiches pratiques à destination des employeurs pour bien agir face à des situations de harcèlement, notamment sexuel, tandis qu’un guide est aussi en préparation sur les bonnes conduites à tenir face à des situations de violences sexistes et sexuelles, dans le cadre de la mise en place du plan Santé au travail (PST).
Pour autant, 80 % des agents publics indiquent que le harcèlement est fréquent dans leur milieu. Ils sont aussi 68 % à déclarer mal connaître la législation en vigueur sur le sujet et 44 % à être insatisfaits de la politique de leur employeur. Dans le détail, on relève des situations plutôt homogènes d’un versant à l’autre.
Dans la fonction publique territoriale, 71 % des agents interrogés déclarent mal connaître la législation en vigueur en matière de harcèlement, 61 % se disent insatisfaits de la politique de leur employeur sur ce sujet et 65 % jugent la législation insuffisante. Dans la fonction publique d’État, 62 % des agents interrogés déclarent mal connaître la législation en vigueur sur le sujet. Ils ne sont, en revanche, que 18 % à se dire insatisfaits de la politique conduite par leur employeur face au harcèlement au travail, tandis que 55 % jugent la législation insuffisante.
Un degré d’information qui fait largement défaut
Dans l’hospitalière 76 % estiment méconnaître la législation, 50 % jugent la politique de leur employeur insuffisante tandis que 81 % portent un regard critique sur la législation en vigueur. D’une manière générale, seuls 13 % des agents déclarent être bien informés sur le harcèlement au travail et 7 % ont du mal à identifier les situations de harcèlement.
Les résultats du baromètre mettent aussi en avant que 80 % des agents du secteur public affirment que le phénomène de harcèlement est fréquent. Parmi les types de harcèlement auxquels ils sont le plus confrontés, 70 % relèvent du harcèlement moral comme des propos humiliants, des “mises au placard” ou encore des critiques incessantes. Enfin, 60 % des agents publics considèrent que la législation ne va pas assez loin en matière de lutte contre le harcèlement et 65 % jugent que le gouvernement actuel n’est pas suffisamment impliqué sur ces questions.
Face à ces différents constats, on distingue également peu de différences entre les salariés du privé et les agents publics. Ainsi, 71 % des agents publics ont éprouvé des difficultés à identifier les situations de harcèlement au travail contre 74 % des salariés. Et quand 32 % des agents publics se disent victimes de harcèlement au travail, cette situation concerne 35 % des salariés du privé.