110 heures d’examen
Rien d’une surprise : chaque année depuis 2017, la Chambre haute vote un texte reculant à 64 ans l’âge légal de départ en retraite. Actuellement, sa manœuvre vise à accélérer l’examen de la réforme dans l’objectif de la faire voter d’ici dimanche 12 mars minuit. Car son temps d’examen est limité à 110 heures – malgré 4 700 amendements. Résultat, depuis l’arrivée du projet dans l’hémicycle le 2 mars, les sénateurs pressent le pas. Ils ont voté l’article supprimant cinq régimes spéciaux, dont ceux des industries électriques et gazières, de la RATP, de la Banque de France. Ils ont adopté l’index senior
, en réduisant son application aux entreprises d’au moins 300 salariés. Ils ont voté un amendement ouvr[ant] la réflexion
sur la capitalisation. Et créé un CDI senior
, lequel exonérerait l’employeur de cotisations famille, au risque de massifs effets d’aubaine.
Cerise sur le gâteau, Emmanuel Macron, qui table sur le Sénat pour donner une légitimité démocratique à sa réforme dont les Français ne veulent pas, prend aujourd’hui prétexte du respect du temps parlementaire
– lequel est tout sauf respectueux – pour refuser de recevoir l’intersyndicale !