Si le gouvernement communique sur la valorisation des métiers
du secteur public, ce qui était l’objet du salon national choisir l’emploi public
organisé le 4 mai à Paris, reste que les carrières manquent d’attractivité, avec des salaires bas en début de carrière et des grilles de plus en plus tassées.
Bilan, le recrutement se fait difficile cela tandis que constate la Cour des comptes dans un récent rapport 10 286 emplois (en équivalent temps plein) ont été supprimés entre 2018 et 2022 dont 5 765 cette dernière année. A cette perte d’effectifs s’ajoute le phénomène des postes vacants, soit actuellement 58 000 estime le ministre, lequel se félicite que le traitement minimum (1750,86 euros brut, indice majoré 361) vienne d’être aligné sur le Smic, en tenant compte de la revalorisation automatique de celui-ci de 2,2% au 1er mai. C’est oublier un peu vite que ce traitement minimum est régulièrement rattrapé par le Smic à chacune de ses revalorisations et amène à un ajustement en urgence. C’est oublier aussi que désormais plus d’un million d’agents publics perçoivent le minimum de traitement, soit une Smicardisation
au sein du secteur public. Rien de glorieux donc pour l’employeur public.
Une inflation qui pèse et pour tous les agents
Quoi qu’il en soit, l’impact de l’inflation, toujours autour de 6% en glissement annuel, se fait sentir pour toutes les catégories d’agents
insiste Christian Grolier contestant les propos du ministre qui estime que seuls les salaires les plus faibles le prennent de plein fouet. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire estimait quant à lui dernièrement qu’une mesure générale ne serait pas très juste
car accordant la même augmentation aux différents niveaux de salaires.
La mesure de revalorisation du point d’indice, de 3,5% en juillet, ne peut faire oublier quant à elle la perte de pouvoir d’achat de plus de 20% depuis 2000. Dans un courrier au ministre le 11 mai, les huit organisations représentatives du public rappellent ainsi qu’outre le dossier des retraites
dont la page ne peut être tournée
insistent-elles, l’urgence (…) est celle des rémunérations, des carrières et du pouvoir d’achat
.
Et si dans l’intérêt des agents
, FO et les autres organisations du public qui montrent une intersyndicale soudée
indique Christian Grolier, ont décidé de participer le 16 mai au Conseil supérieur de la Fonction publique traitant d’un texte relatif aux carrières de la catégorie B ou encore le 17 mai à l’installation -suite aux élections professionnelles- du CIAS (comité interministériel consultatif d’action social des administrations de l’État), la déclaration de l’intersyndicale ne laisse aucune ambiguïté : il ne saurait être envisageable pour nos organisations de reprendre l’agenda social tel que présenté en début d’année comme si de rien n’était
.
Pour une mesure générale et, a minima, du niveau de l’inflation
L’Union interfédérale FO exige ainsi de discuter d’abord du pouvoir d’achat et des salaires
, avant le dossier sur les carrières et les rémunérations que le gouvernement avait prévu d’ouvrir en janvier, après les élections professionnelles (à l’issue desquelles FO est arrivée première à l’État, deuxième dans le versant hospitalier et troisième à la territoriale) mais sans tenir compte de l’ampleur de l’impact qu’allait avoir l’opposition à sa réforme des retraites. On ne reviendra pas à la table s’il n’y a pas de négociations salariales
prévient le secrétaire général de FO-Fonction publique.
Et l’union interfédérale demande une revalorisation de la valeur du point d’indice a minima au niveau de l’inflation
. De premiers échanges entre les organisations et le ministère laissent à penser qu’une mesure générale sur le point d’indice pourrait être envisagée indique Christian Grolier. Mais cela tient du peut-être et pour l’instant sans précision sur la portée de la mesure.
Pourrait être envisagé aussi l’ajout de points dans les grilles indiciaires, en visant les bas salaires. Mais questionne Christian Grolier jusqu’à quel niveau (échelon, Ndlr) ? Cela tasserait un peu plus les grilles ! ». Les échelons supérieurs à ceux revalorisés se retrouveraient en effet au même niveau. Pour FO, c’est donc une fausse solution. Il faut une hausse conséquente du point d’indice et une amélioration de la progression dans la carrière, ce qui se conçoit notamment par une revalorisation indiciaire massive appliquée à chaque niveau d’une grille et pour toutes les grilles.
InFO militante