LES ÉLUS LOCAUX FAVORABLES À UNE REVALORISATION MODÉRÉ DU POINT D’INDICE DE LA FONCTION PUBLIQUE

Reçus par le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini, les employeurs territoriaux se sont exprimés en faveur d’une revalorisation modérée du point d’indice et pour des mesures ciblées sur les agents de catégorie C. Ils souhaitent aussi un étalement de cette revalorisation, au vu de son impact non négligeable sur les finances des collectivités.

Le gouvernement poursuit son tour de table sur le pouvoir d’achat des agents publics. Outre les syndicats de la fonction publique, le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini, a aussi reçu cette semaine les employeurs territoriaux. Aucune annonce pour le moment, néanmoins, de la part de l’exécutif. C’est en effet courant juin qu’il détaillera le “geste salarial” qu’il envisage pour les agents publics.

Lors de la rencontre avec les les employeurs territoriaux, mardi 23 mai, ces derniers se sont en tout cas dits ouverts à une revalorisation “modérée” du point d’indice de la fonction publique. “Ce geste est nécessaire au vu de l’inflation et du tassement des grilles indiciaires”, reconnaît Philippe Laurent, le maire UDI de Sceaux et porte-parole de la Coordination des employeurs territoriaux. Outre une mesure générale, les employeurs plaident aussi en faveur d’une revalorisation ciblée sur les agents les moins bien payés, ceux de la catégorie C. “30 % des agents territoriaux sont désormais payés au niveau du Smic”, relève Philippe Laurent.

Coût pour les finances locales 

Selon les employeurs néanmoins, une éventuelle revalorisation du point d’indice devrait être étalée et se dérouler en plusieurs étapes. Surtout, les employeurs ne souhaitent pas qu’elle intervienne dès le 1er juillet, comme en 2022 avec la hausse de 3,5 % de la valeur du point d’indice. “La revalorisation pourrait intervenir au 1er octobre ou au 1er janvier”, suggère Philippe Laurent en mettant en avant l’absence de prévision de cette revalorisation dans les budgets des collectivités.

L’impact financier d’une hausse du point d’indice est en effet l’une des principales préoccupations des élus locaux. Pour rappel, pour la seule fonction publique territoriale, le coût de la hausse de 3,5 % de juillet 2022 était estimé à 2,272 milliards d’euros en année pleine et à 1,136 milliard d’euros pour 2022, le dégel n’ayant été appliqué qu’à partir de la deuxième moitié de l’année (le 1er juillet).

“On ne peut pas évoquer le pouvoir d’achat des agents publics sans parler de la situation financière des collectivités, qui sont particulièrement impactées par le coût de l’énergie et dont les leviers financiers ont été réduits”, prévient Philippe Laurent. Pas de doute, donc, que les élus locaux réclament une compensation en cas de nouvelle revalorisation pour les agents publics.