LE TEMPS PARTIEL ET LE SOUS-EMPLOI CONCERNENT DAVANTAGE LES CONTRACTUELS

Une étude de la DGAFP montre que temps partiel et sous-emploi sont majoritaires chez les contractuels de la fonction publique, l’écart étant plus marqué dans la territoriale.

18 % des agents travaillent à temps partiel en 2022 dans la fonction publique, contre 16 % dans le secteur privé. Et les titulaires, nous apprend la DGAFP dans une étude du mois de juin, sont moins à temps partiel que les agents contractuels : le taux de temps partiel est deux fois plus élevé pour les agents contractuels (27 %) en CDD ou en CDI que pour les agents titulaires (14 %). Cet écart est particulièrement marqué dans la fonction publique territoriale.

Un temps partiel subi

Les titulaires à temps partiel disent plus souvent opter pour ce mode de travail pour « s’occuper de leurs enfants ou d’un proche, ou pour avoir du temps libre ». Un tiers des contractuels de la fonction publique déclarent quant à eux travailler à temps partiel « faute d’avoir trouvé un emploi à temps complet ».

Les femmes sont également en plus forte proportion à temps partiel que les hommes. Les femmes contractuelles sont 33 % à se déclarer à temps partiel, soit 14 points de plus que les femmes titulaires.

Les hommes contractuels sont 17 % à se déclarer à temps partiel, soit 12 points de plus que leurs homologues fonctionnaires titulaires.

Plus les femmes ont d’enfants, plus elles sont à temps partiel, ce qui n’est pas le cas des hommes.

Les motifs pour travailler à temps partiel ne sont pas identiques selon l’âge des agents. La majorité des agents de 30 à 49 ans sont à temps partiel pour s’occuper de leurs enfants ou de leurs proches (53 %), tandis que les agents de moins de 30 ans sont plus souvent à temps partiel faute d’avoir trouvé un emploi à temps complet (33 %, contre 19 % pour les 30-49 ans) ou pour suivre des études ou une formation (32 %). 9% sont à temps partiel à cause d’un handicap.

Dans la FPH, près de la moitié des agents sont à temps partiel. Les titulaires sont plus fréquemment à temps partiel lorsqu’ils ont entre 30 et 49 ans : 16 % contre 11 % pour les fonctionnaires plus jeunes et 12 % pour les fonctionnaires de 50 ans et plus. Le taux de temps partiel des agents contractuels augmente quant à lui avec l’âge : 25 % des moins de 30 ans sont à temps partiel, mais 32 % des 50 ans et plus.

Pourquoi ? Peut-être à cause des différences de profils entre les agents contractuels de moins de 30 ans, en début de carrière, et les agents de 50 ans et plus, contractuels en fin de carrière. En effet, les « jeunes » de la fonction publique mettent en moyenne « plus de temps pour se stabiliser (en CDI ou fonctionnaire) que dans le secteur privé ». Une partie de ces jeunes seront amenés à se stabiliser sur le marché du travail avant d’avoir 50 ans. En 2023, ils sont 43 % à être en CDD, contre 8 % des agents qui ont 50 ans et plus.

Un taux de sous-emploi plus fort dans la territoriale

En pratique, logiquement, la quasi-totalité (97 %) des agents en sous-emploi (1) sont à temps partiel. Dans l’ensemble de la fonction publique, 4 % des agents sont en sous-emploi.

Le versant le plus concerné est la FPT, avec près de 7 % du total des agents de ce versant en sous-emploi, potentiellement à cause d’un taux plus élevé de contrats à temps non complet dans la FPT.

Ce sont les professions les plus féminisées les plus touchées, ainsi que les contractuels. Les écarts entre les titulaires et les agents en CDD sont particulièrement marqués dans la fonction publique territoriale et dans la fonction publique de l’État.

Parmi les agents en CDD, ceux de la FPT (18 %) sont plus concernés par le sous-emploi que ceux de la FPE (10 %) ou ceux de la FPH (6 %).

C’est aussi dans ce versant que le taux de temps partiel est le plus élevé. Les contractuels en CDI sont dans une position intermédiaire : le taux d’agent en sous-emploi est moins élevé que pour les agents en CDD, mais plus que pour les fonctionnaires.

Quelles catégories socio-professionnelles ?

Dans toutes les fonctions publiques, les employés et ouvriers ont une probabilité 2,6 fois plus élevée d’être en sous-emploi que les cadres et professions intellectuelles supérieures.

Quant au temps partiel, les cadres et professions intellectuelles supérieures (15 %), ainsi que les ouvriers (18 %), sont peu concernés. Pour les ouvriers, cela peut s’expliquer par la faible proportion de femmes dans ce corps de métier (17 %).

Dans le secteur privé, le taux d’employés à temps partiel est plus élevé que dans la fonction publique (32 % contre 22 %). Les taux de cadres et professions intellectuelles supérieures et de professions intermédiaires à temps partiel sont en revanche moins élevés dans le secteur privé que dans la fonction publique, notamment car ces professions et catégories socioprofessionnelles sont moins féminisées dans le secteur privé.

Publié le 16/06/2023
Par Christine Cathiard
dans : lagazettedescommunes.com