VERS UNE JOURNÉE DE MOBILISATION SOCIALE DANS LA FONCTION PUBLIQUE LE 13 OCTOBRE 20223
Les syndicats de la fonction publique devraient suivre l’appel à la mobilisation pour le 13 octobre que vient de lancer l’intersyndicale interprofessionnelle. Une journée d’action « contre l’austérité et pour l’augmentation des salaires ».
La contestation syndicale fait sa rentrée. Huit syndicats (CGT, CFDT, FO, CGC, UNSA, CFTC, Solidaires et FSU) viennent d’appeler à une journée de « mobilisations » et de « manifestation » le vendredi 13 octobre « contre l’austérité et pour l’augmentation des salaires, des pensions et l’égalité femme-hommes ».
« En cette rentrée sociale, le pouvoir d’achat et l’augmentation des salaires, des pensions et des minima sociaux sont toujours les revendications prioritaires pour le monde du travail », soulignent-ils dans un communiqué en appelant notamment toujours à l’abrogation de la réforme des retraites qui prévoit en particulier le report progressif de 62 à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite.
« La colère contre la réforme est intacte et des milliers de travailleurs seront pénalisés par son application à marche forcée le 1er septembre », tonnent les syndicats. Un appel interprofessionnel unitaire à la mobilisation qui devrait également être décliné dans la fonction publique.
Intersyndicale imminente dans la fonction publique
Les syndicats de la fonction publique se réuniront en effet très prochainement en intersyndicale pour en parler. Mais « il y a fort à parier que l’intersyndicale appellera à participer à la journée du 13 octobre sur les questions essentielles de pouvoir d’achat », explique la secrétaire générale de la CFDT Fonctions publiques, Mylène Jacquot.
« Nous avons la volonté de décliner l’appel dans toutes les professions », abonde Céline Verzeletti de la CGT Fonction publique. Elle est rejointe par l’UNSA Fonction publique qui, selon son secrétaire général Luc Farré, « s’inscrit pleinement » dans le communiqué interprofessionnel et cet appel à la mobilisation. Comme évoqué par Pascal Kessler (FA-FP), « la majorité » des organisations syndicales de la fonction publique « devrait » donc suivre l’appel à la mobilisation « sous une forme ou une autre ». Il annonce des consultations internes à son syndicat dans cette perspective.
Christian Grolier de Force ouvrière prévient effectivement : « il est trop tôt pour savoir ni nous allons appeler à la grève ou simplement à la mobilisation pour le 13 octobre ». Pour rappel, lors de la contestation de la réforme des retraites, la mobilisation et en particulier les taux de grévistes s’étaient progressivement effrités dans la fonction publique au fil des journées d’action. De quoi questionner l’action syndicale.
Pouvoir d’achat au cœur des revendications
Si les syndicats de la fonction publique n’ont pas encore pleinement acté leur souhait de se joindre à la mobilisation du 13 octobre, leurs potentiels mots d’ordre et revendications sont déjà connus : l’abrogation de la réforme des retraites, la hausse des effectifs dans le secteur public ou encore, sans surprise, une nouvelle hausse des salaires des agents publics après l’augmentation de 1,5 % de la valeur du point d’indice de la fonction publique intervenue au mois de juillet mais qui est toujours jugée insuffisante par les organisations syndicales. « Les sujets de pouvoir d’achat restent essentiels alors que l’inflation poursuit sa progression, souligne Luc Farré de l’UNSA. Ils sont au centre des préoccupations des agents publics ». Les syndicats demandent aussi de revenir sur la loi de transformation de la fonction publique du 6 août 2019.
A noter que l’interprofessionnelle inscrit ses pas dans ceux de la Confédération européenne des syndicats, qui prévoit deux dates de mobilisation à l’échelle européenne, à savoir le 13 octobre et le 13 décembre.
« Cela a du sens d’appeler à la mobilisation dans le cadre d’une journée européenne contre l’austérité, affirme Benoit Teste de la FSU. On sait aussi le rôle de l’Union européenne pour contraindre à diminuer les budgets publics et donc les salaires des fonctionnaires et le financement des services publics ». De quoi mettre la pression sur le gouvernement à l’heure où il prépare son grand chantier sur les parcours, les carrières et les rémunérations dans la fonction publique. Les syndicats auront d’ailleurs l’occasion de présenter leurs doléances à l’exécutif mi-septembre à l’occasion de bilatérales de rentrée avec le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini.