C’était le “grand oral” de Gabriel Attal, en pleine crise agricole. Un grand oral où la défense du travail, du mérite et des services publics figurait en bonne place. Lors de son discours de politique générale (DPG), ce mardi 30 janvier à l’Assemblée nationale, le nouveau Premier ministre a détaillé les priorités de son gouvernement notamment pour les services publics et la fonction publique.

“Face aux crises qui se superposent, l’avenir est davantage une crainte qu’une promesse, a-t-il souligné. Avec mon gouvernement, je ne m’y résous pas, je ne m’y résoudrai jamais.” Aussi Gabriel Attal a-t-il promis des “actes concrets” et “rapides” sur le terrain pour “reconquérir notre souveraineté”. “Parler aux Français, c’est entendre plusieurs appels à l’action” dont celui en faveur de “nos services publics pour qu’ils soient accessibles et de qualité, partout et pour tous”, a développé le chef du gouvernement.

Sans surprise, Gabriel Attal a mis en avant dans son discours les efforts entrepris par les précédents gouvernements macroniens (Philippe, Castex et Borne) en faveur des services publics. Et de citer les mesures prises dans le cadre du Ségur de la santé, ainsi que les mesures en faveur de l’école – dédoublement de classes, augmentation des salaires des enseignants – et de la sécurité – création de nouveaux postes de policiers et de gendarmes comme de nouvelles brigades. “Nous avons beaucoup fait pour les services publics mais il reste encore du chemin”, a-t-il concédé en insistant sur la nécessité de renforcer encore l’école ou l’hôpital.

Report de la réforme de la fonction publique

Autre priorité affichée par Gabriel Attal : le travail, afin que les Français puissent en “vivre dignement”. “La progression salariale doit toujours permettre de récompenser l’effort et le mérite”, a-t-il expliqué, en réaffirmant notamment l’objectif de l’exécutif de développer la rémunération au mérite dans la fonction publique.

“Valoriser le travail, ce n’est pas seulement pour les salariés (du privé), nous agirons aussi pour nos fonctionnaires qui permettent à l’État d’avancer et s’engagent au service de l’intérêt général, en intégrant leur mérite et leurs efforts à leur rémunération, a-t-il développé. Un projet de loi sera déposé (en ce sens) dès le second semestre de cette année.” Ce n’est pas la première fois que l’exécutif annonce sa volonté de développer la rémunération au mérite dans la fonction publique. Lors de sa conférence de presse du 16 janvier, Emmanuel Macron avait déjà exprimé son intention de donner plus de place au mérite dans la carrière des fonctionnaires.

Le chef de l’État avait alors confirmé les ambitions portées par le ministre sortant de la Fonction publique, Stanislas Guerini, dans le cadre de la nouvelle réforme de la fonction publique qu’il avait commencé à préparer et dont la présentation était prévue pour le mois de février.

Semaine de 4 jours 

S’agissant de la fonction publique, Gabriel Attal a également annoncé avoir demandé à ses ministres de tester la semaine de 4 jours dans leurs administrations. Une forme d’organisation du travail qu’il avait déjà expérimentée lorsqu’il était à Bercy. “Comme ministre des Comptes publics, j’avais décidé d’expérimenter dans mon administration, non pas la semaine de quatre jours, mais la semaine en quatre jours, sans réduction du temps de travail à certains endroits”, a indiqué Gabriel Attal. Il y avait alors eu “peu de candidats”, a-t-il toutefois concédé.

Aussi, pour “donner l’exemple”, le chef du gouvernement a-t-il annoncé avoir demandé à ses ministres “d’expérimenter cette solution” dans leurs administrations. Pour que l’État puisse également donner l’exemple, Gabriel Attal a évoqué de nouveaux horaires pour les personnels d’entretien dans les ministères : “Désormais, il faut que ces personnels puissent travailler aux mêmes horaires que tout le monde, c’est-à-dire aux horaires de bureau.”

Des revues de dépenses renforcées
Dans sa déclaration de politique générale, Gabriel Attal a appelé à une “responsabilité exemplaire dans nos finances publiques” afin de “garder le cap” d’un déficit public sous la barre des 3 % du PIB. Le Premier ministre n’a pas pour autant mentionné le montant de 12 milliards d’euros d’économies à réaliser l’an prochain que le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a récemment évoqué. Gabriel Attal a néanmoins indiqué que les revues de dépenses allaient être “poursuivies et renforcées”. Les premières propositions d’économies seront annoncées au mois de mars, avant un débat sur celles-ci et avant la préparation du budget 2025.