LA MACRONIE CONTINUE À DÉFENDRE SA RÉFORME DE LA FONCTION PUBLIQUE

Malgré le contexte politique et les critiques syndicales, le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini, continue de défendre sa réforme et compte poursuivre les discussions sur le sujet en cas de victoire du camp présidentiel aux législatives. Les syndicats, quant à eux, réclament plus que jamais l’abandon de la réforme.

Stanislas Guerini continue d’assumer sa réforme de la fonction publique malgré les nombreuses critiques syndicales, le contexte politique et les incertitudes pesant sur l’issue des prochaines législatives. Sur Public Sénat, ce vendredi 14 juin, le ministre a défendu la réforme qu’il porte et annoncé qu’il comptait poursuivre les discussions après les législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet en cas de victoire de la majorité présidentielle.

Rien ne garantit, néanmoins, que cette réforme, tout comme le ministre qui la porte, survivront au séisme politique provoqué par la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron. Pour rappel, Stanislas Guerini est candidat à sa réélection comme député de la 3e circonscription de Paris.

J’y crois au fond de mes tripes”

“Cette réforme j’y crois au fond de mes tripes, c’est une réforme qui est nécessaire et attendue par les agents publics, a ainsi déclaré le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques. Elle va permettre de faciliter les embauches dans la fonction publique, de faire en sorte que l’on puisse casser un certain nombre de plafonds de verre et que l’on puisse donner des perspectives d’évolution dans les carrières des agents publics.” 

Pour le moment, les discussions autour de la réforme ont été suspendues compte tenu de la situation politique. Si cette réforme est donc gelée, le gouvernement compte donc bien relancer la concertation après les législatives en cas de victoire du camp présidentiel.

“J’ai suspendu la discussion puisque ça n’aurait pas de sens que, dans ce moment électoral, l’on continue à mener des discussions de préparation de la réforme qui suivra l’élection”, a détaillé Stanislas Guerini sur Public Sénat, avant de défendre une nouvelle fois son projet : “Je crois de tout mon cœur à la nécessité de cette réforme.” Des propos qui, dans le contexte politique et après le revers électoral du parti présidentiel aux élections européennes, suscitent déjà l’agacement des syndicats. “C’est une preuve supplémentaire, s’il en fallait, que les macronistes s’en tapent du verdict des urnes ! Ils mènent leur politique de démantèlement de la fonction publique comme des forcenés”, réagit ainsi Claire Guéville, la secrétaire nationale du Snes-FSU chargée des lycées.

Une réforme déjà enterrée par les syndicats

Pour les représentants du personnel, en effet, la suspension des travaux sur la réforme de la fonction publique doit tout bonnement amener à la mise en pause, voire à l’annulation pure et simple de cette réforme, qui est toujours la cible de vives critiques de leur part. “La situation politique créée par la dissolution n’offre plus d’espace, pour l’instant, pour une nouvelle loi sur la fonction publique”, expliquait ainsi récemment Luc Farré, de l’Unsa, en pointant une loi “inutile”. “À l’instar du vote sanction subi par le gouvernement et sa majorité, il est légitime de s’interroger sur la poursuite-même d’un projet de loi qu’aucune organisation ne souhaite”, abonde, Christian Grolier de Force ouvrière.

Plusieurs éléments du projet de réforme sont effectivement dans leur viseur, dont le développement de la rémunération au mérite, l’assouplissement des modalités de licenciement pour insuffisance professionnelle ou encore la constitution de filières professionnelles en lieu et place des actuelles catégories A, B et C de la fonction publique. Une suppression des catégories qui constituerait pour les syndicats une atteinte au statut et à la fonction publique de carrière.