CHARGE DE TRAVAIL, IRRITATION ET MANQUE DE RECONNAISSANCE PÈSENT SUR LES TERRITORIAUX
Si les conditions de travail se dégradent dans les collectivités et notamment pour les managers, les agents territoriaux peuvent encore s’accrocher au sens qu’ils perçoivent dans leur travail, ajouté à un important sentiment d’utilité.
Les agents territoriaux se sentent débordés, fatigués, irrités. C’est l’un des enseignements que l’on peut tirer, à quelques semaines de la trêve estivale, du baromètre réalisé par Moodwork, Idealco et la Mutuelle nationale des fonctionnaires des collectivités territoriales (MNFCT). Des résultats qui mettent en avant plusieurs points de vigilance et, en premier lieu, un niveau de bien-être et de santé mentale à risque.
Le baromètre révèle ainsi que 45 % des répondants se sentent épuisés plus d’une fois par semaine, alors que 65 % disent penser à leur travail le soir et le week-end de manière fréquente. Une situation qui concerne 82 % des managers. Apparaît également un débordement du travail sur les moments privés, avec des tâches professionnelles réalisées en dehors des horaires habituels, de même que des “ruminations” concernant le travail, sur ces mêmes temps. Concrètement, 36 % des agents territoriaux déclarent travailler en dehors de leurs horaires de bureau plus d’une fois par semaine et 56 % des managers disent vivre la même situation.
Sans surprise, 47 % des sondés jugent avoir une charge de travail trop élevée et c’est d’autant plus le cas parmi les femmes et les managers. On remarque également que la reconnaissance est peu présente dans le quotidien professionnel des répondants, puisque 41 % d’entre eux estiment recevoir rarement de la reconnaissance de la part de leur supérieur.
Faible niveau de sensibilisation aux RPS
Malgré des conditions de travail qui peuvent parfois être ressenties comme difficiles, les répondants perçoivent un fort sens dans le travail qu’ils font au quotidien, avec une véritable utilité sociale, même s’ils jugent que leurs marges de manœuvre pourraient être meilleures. Dans le détail, 78 % perçoivent un niveau général de sens élevé dans leur travail, 80 % identifient leur activité professionnelle comme importante et 62 % comme stimulante.
À la surcharge pouvant engendrer de l’épuisement, s’ajoute également une absence ou un faible niveau de connaissance des risques psychosociaux (RPS) que peuvent entraîner tous ces facteurs. Les répondants ne seraient alors que peu formés et peu sensibilisés aux RPS : 35 % estiment avoir un niveau faible, voire très faible pour 20 % d’entre eux, en la matière, tandis que 52 % déclarent avoir été peu ou pas du tout sensibilisés à la question des RPS de la part de leur collectivité et que 31 % ont déjà suivi une formation sur ce sujet.
Enfin, la question autour de la présence et l’impact de l’absentéisme dans les collectivités apparaît comme particulièrement clivante. D’un côté, une importante proportion des répondants indique que le phénomène d’absentéisme est peu développé et faiblement impactant, et d’un autre, qu’il est très présent et semble avoir des conséquences non négligeables. Ainsi, 33 % des répondants estiment être en sous-effectifs à cause de l’absentéisme et 39 % déclarent que celui-ci impacte leur travail. On peut néanmoins retenir que l’absentéisme est décrit comme important par 24 % des agents interrogés.