LES SYNDICATS DE LA FONCTION PUBLIQUE INTERPELLENT MICHEL BARNIER

Dans un courrier au nouveau Premier ministre, les 8 syndicats de la fonction publique réclament le maintien d’un ministère de plein exercice, mais demandent aussi des hausses rapides de salaires pour les agents publics.

N’oubliez pas les agents publics. C’est en substance le message que les 8 syndicats de la fonction publique viennent d’adresser au nouveau Premier ministre, Michel Barnier, alors que les tractations sont toujours en cours sur la composition de son gouvernement. “Nos organisations syndicales seront attentives à la considération que vous porterez à la fonction publique”, écrivent ainsi la CGT, la CFDT, FO, l’Unsa, la FSU, Solidaires, la FA-FP et la CFE-CGC dans ce courrier commun adressé au chef du gouvernement vendredi 13 septembre.

La première de leurs demandes : le maintien d’un ministère de plein exercice pour la fonction publique. On se souvient que l’arrivée de Gabriel Attal à Matignon avait jeté le flou sur le devenir du portefeuille de la Fonction publique. Le début de l’année fut en effet agité de péripéties avant de connaître le sort de ce maroquin détenu jusqu’alors par Stanislas Guerini.

Ne pas perdre le portefeuille

Annoncées après l’arrivée de Gabriel Attal à Matignon, les premières nominations de ministres avaient effectivement fait briller par son absence le ministère de plein exercice de la Fonction publique. Une absence alors pointée du doigt par de nombreux acteurs, notamment les syndicats. L’affaire n’en était pas restée là, puisque Stanislas Guerini avait bataillé ferme auprès de l’Élysée et de Matignon pour retrouver intact son portefeuille. Il avait finalement remporté le bras-de-fer en février dernier.

Hors de question pour les syndicats de revivre de telles semaines d’incertitude sur le devenir du portefeuille de la fonction publique ni, surtout, de revivre l’épisode du début du premier quinquennat Macron, en 2017, où le chef de l’État avait placé la fonction publique et la réforme de l’État sous la tutelle de Bercy et, alors, de Gérald Darmanin. Cette tutelle du ministère du Budget avait fortement déplu aux syndicalistes, qui avaient alors dénoncé une vision purement comptable. Lors du remaniement de juillet 2020, le président de la République s’était finalement résolu, comme Nicolas Sarkozy en son temps, à donner plus de visibilité à la fonction publique et à l’émanciper de la citadelle de Bercy en lui attribuant un ministère de plein exercice, piloté par Amélie de Montchalin.

Piqûre de rappel sur les salaires

Ce maintien, dans le futur gouvernement Barnier, d’un ministère de plein exercice est une “condition indispensable à l’instauration d’un dialogue social de qualité afin de répondre aux enjeux des services publics de notre pays et aux attentes des 5,5 millions d’agents publics”, expliquent les syndicats. Mais cette condition “ne sera pas suffisante”, ajoutent-ils en insistant sur les priorités que constituent pour eux les retraites et le pouvoir d’achat des agents publics.

Les organisations syndicales profitent ainsi de leur courrier au nouveau Premier ministre pour demander une fois de plus des hausses de salaires pour les agents publics : “Nous souhaitons que tous les agents publics voient rapidement progresser leurs rémunérations notamment à travers l’augmentation de la valeur du point d’indice et des mesures indiciaires”, écrivent-ils à Michel Barnier.

Les syndicats réclament également une suspension de la réforme des retraites de 2023 pour “engager de nouvelles discussions”. En revanche, aucune mention n’est faite dans leur courrier de la réforme de la fonction publique qu’avait préparée Stanislas Guerini, sur laquelle ils avaient émis de virulentes critiques et dont la dissolution de l’Assemblée nationale a signé le quasi-abandon.