Voilà des données que les syndicats de la fonction publique ne manqueront pas de mettre en avant auprès du nouveau gouvernement Barnier pour réclamer de nouvelles hausses de salaires pour les agents publics. L’Insee vient en en effet de publier une série de notes sur les rémunérations dans la fonction publique qui confirment un décrochage des salaires sous l’effet de la forte inflation. La hausse de 3,5 % de la valeur du point d’indice intervenue en juillet 2022 et les différents relèvements du minimum indiciaire ne semblent pas avoir suffi pour absorber l’impact.

En 2022, le salaire net mensuel des agents publics s’élevait ainsi en moyenne à 2 527 euros en euros constants, c’est-à-dire corrigé de l’inflation. Après une hausse de 0,5 % en 2021, ce salaire moyen est en baisse de 1,4 % sur l’année traitée. Une évolution qui résulte de la forte inflation enregistrée en 2022 : + 5,2 % après + 1,6 % en 2021. Le salaire brut mensuel des agents publics baisse lui aussi, et ce de 1,5 % pour atteindre 3 121 euros en moyenne en 2022.

L’impact de l’inflation se fait sentir dans les trois versants de la fonction publique, en particulier dans la fonction publique d’État, où le salaire net moyen a baissé de 2,2 % en 2022, soit bien plus que la baisse moyenne observée sur l’ensemble de la fonction publique. À titre de comparaison, ce salaire était en hausse de 0,2 % en 2021 dans ce versant. Il s’établit désormais à 2 743 euros en euros constants.

Baisse moins sensible dans l’hospitalière

La baisse du salaire net moyen est moins importante dans la fonction publique territoriale, puisqu’elle y est de 1,1 %, après 0,5 % en 2021. C’est le résultat, notamment, des différentes mesures de revalorisation des bas de grilles et notamment de celles de la catégorie C, dont les agents sont nombreux dans la fonction publique. Au final, le salaire net moyen des agents territoriaux était de 2 145 euros en 2022.

Dans l’hospitalière, en revanche, la baisse enregistrée est beaucoup moins importante, les salaires y ayant diminué de 0,4 % “seulement”, après une hausse de 2,8 % en 2021. Certes, indique l’Insee, la hausse du point d’indice et les relèvements du minimum de traitement ont contribué à “limiter les effets de l’inflation”.

Mais d’autres mécanismes sont intervenus pour limiter cet impact de l’inflation dans l’hospitalière, explique l’institut, en citant le cas de la mise en œuvre du “Ségur de la santé”, qui ont notamment conduit à la revalorisation des grilles indiciaires des personnels des services de soins et du médico-technique. L’Insee mentionne aussi l’extension du complément de traitement indiciaire (CTI) aux professionnels de la filière socio-éducative. Autant de dispositifs qui ont contribué à la progression des salaires moyens dans l’hospitalière.