GRÈVE DANS LA FONCTION PUBLIQUE : LA MOBILISATION PORTÉE PAR L’ÉDUCATION ET LES FINANCES PUBLIQUES
À la mi-journée, ce jeudi 5 décembre, 18,62 % de grévistes étaient recensés dans la fonction publique d’État. Les taux de participation dépassent les 20 % à la direction générale des finances publiques et dans l’éducation nationale, où près d’un enseignant sur 4 a fait grève. La mobilisation est moins importante dans la territoriale.
Malgré le contexte politique, les syndicats de la fonction publique ont réussi à mobiliser, notamment au sein de l’État. Selon les chiffres communiqués par l’administration, les taux de grévistes recensés dans la fonction publique d’État, ce jeudi 5 décembre, sont supérieurs à ceux des précédentes journées de mobilisation. Ces taux sont néanmoins encore loin d’atteindre ceux enregistrés lors des appels à la grève contre la réforme des retraites en 2023. Selon les secteurs, 15 à 30% de grévistes avaient alors été recensés.
Selon le ministère de la Fonction publique, 18,62 % de grévistes étaient ainsi recensés dans la fonction publique d’État à la mi-journée. Dans la territoriale, le taux de mobilisation s’élevait à 6,4 % et dans l’hospitalière, à 5,6 %, incluant les grévistes absents et les grévistes assignés. Les chiffres définitifs pour les 3 versants seront connus en fin de journée.
Forte mobilisation à Bercy et à la DGFIP
Ce plus fort taux de mobilisation à l’État s’explique notamment par la proportion de grévistes au sein de l’éducation nationale, à savoir 24,87 % sur le périmètre ministériel, selon les données communiquées par la Rue de Grenelle.
Dans le détail, côté enseignant, le taux de mobilisation s’est élevé à 31,32 %, se décomposant en 40,07 % chez les enseignants du premier degré et 23,47 % dans le second degré. La participation a notamment été plus forte dans les collèges (30,62 % de grévistes recensés) que dans les lycées d’enseignement général et technologique (18,8 %) ou dans les lycées professionnels (14,26 %).
À l’État, la mobilisation a également été portée par les agents relevant de Bercy où 20,22 % de grévistes ont été recensés. Un pic à près de 24% des grévistes a été enregistré au sein des services de la direction générale des finances publiques (DGFIP). Une mobilisation forte dans cette direction générale de Bercy qui, comme l’éducation nationale, devait subir de nombreuses suppressions de postes. Dans les autres ministères, les taux de mobilisation ne dépassaient pas les 10 % à la mi-journée.
Appel à la grève du FO à partir du 10 décembre
Pour rappel, un doute demeurait sur l’ampleur de la mobilisation ce jeudi 5 décembre au regard de l’incertitude politique qui aurait pu démotiver certains agents publics. Ceux qui envisageaient, encore ces derniers jours, de se mettre en grève ont ainsi pu renoncer à le faire après la chute du gouvernement Barnier mercredi soir, et avec lui, des mesures sur la baisse de la rémunération des agents durant leurs arrêts maladie. Les syndicats avaient fait du retrait de ces mesures l’un des principaux mots d’ordre pour la journée de mobilisation du 5 décembre.
Pour les organisations syndicales, l’appel à la grève avait pourtant encore tout son sens, notamment pour réclamer de nouveau des mesures de revalorisation salariale pour les agents et davantage de moyens pour le secteur public, mais aussi pour se prémunir contre toute mauvaise nouvelle dans les semaines et mois qui viennent.
La mobilisation de ce jeudi avait été lancée à l’appel de 7 des 8 syndicats de la fonction publique (CGT, CFDT, Unsa, FSU, Solidaires, FA-FP et CFE-CGC). Force ouvrière, quant à elle, appelle à 3 jours de grève reconductibles à compter du 10 décembre dans une logique de convergence des luttes avec les cheminots. Le syndicat espère rallier d’autres organisations syndicales à son mouvement.