L’Insee vient une nouvelle fois de le confirmer. Sur les dernières années, les rémunérations ont progressé beaucoup moins vite dans la fonction publique que dans le secteur privé, indique l’institut de statistiques, qui publie de nouvelles données sur son site Internet.

L’analyse de l’Insee porte précisément sur l’évolution des “salaires” dans les secteurs public et privé entre 2012 et 2022. Ce terme générique englobe également les primes et est exprimé en euros constants, c’est-à-dire corrigé de l’inflation. Et celle-ci a été importante sur la période analysée. Au total, sur ces dix années, le pouvoir d’achat du salaire net moyen a progressé de 4 % dans le privé, soit plus du double que pour la fonction publique, où il a progressé de 1,4 % entre 2012 et 2022.

Un rebond dû aux “primes Covid”

Dans le détail, le salaire net moyen en équivalents temps plein (EQTP) a progressé en moyenne de 0,4 % par an dans le secteur privé. “Les évolutions atypiques des dernières années (forte hausse en 2020 puis baisses en 2021 et 2022) résultent pour partie des modifications temporaires dans la composition de l’emploi, imputables à la crise sanitaire (les périodes de chômage partiel et les destructions momentanées d’emploi ont en effet davantage concerné les emplois les moins rémunérateurs, rehaussant ainsi mécaniquement le salaire moyen de façon temporaire) et d’autre part de la forte hausse des prix enregistrée depuis fin 2021”, précise l’Insee.

Dans la fonction publique, en revanche, la progression des salaires a donc été moins importante – de 0,1 % en moyenne par an entre 2012 et 2022. S’ils étaient en “légère baisse” durant les années 2010, ces salaires y ont toutefois “rebondi depuis 2020”. Et ce en particulier dans l’hospitalière, en raison notamment des primes exceptionnelles versées durant la crise sanitaire, “puis des mesures de revalorisation prises dans le cadre des accords du Ségur de la santé”. À noter par ailleurs que la progression des salaires a été plus importante pour les fonctionnaires entre 2012 et 2022 (+ 2,2 %) que pour les contractuels (+ 1,5 %).

Des écarts de salaires femmes-hommes moins importants dans la fonction publique
“Les écarts de salaire entre femmes et hommes se réduisent sur cette longue période, mais demeurent substantiels”, indique l’Insee. À noter que ces écarts sont plus importants dans le secteur privé que dans la fonction publique. L’écart de salaire net moyen en équivalents temps plein (EQTP) entre femmes et hommes dans le secteur privé était ainsi de 13,9 % en 2022 contre 11,7 % dans la fonction publique.